Le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère (Drôme) a désigné vendredi le groupe financier suisse Avendis Capital comme repreneur du chausseur de luxe Charles Jourdan, une décision accueillie avec un mélange de soulagement et de méfiance par les salariés. Avendis prévoit de conserver 150 salariés à Romans et une soixantaine dans différents sites en France et à l'étranger, sur 380 emplois concernés en tout. Le groupe suisse était le dernier candidat à la reprise resté en lice, après le retrait mercredi soir de l'offre du groupe de prêt-à-porter Guy Laroche.
«C'est un soulagement relatif. Cela reste un drame très fort. Un salarié sur deux de l'usine Jourdan de la ville va perdre son emploi», a indiqué Henri Bertholet, maire (PS) de Romans-sur-Isère, berceau du groupe Charles Jourdan. «Le plus important, c'est que le groupe soit sauvé», a quant à lui affirmé Philippe Cardon, un industriel qui a rejoint le projet Avendis après avoir piloté le projet Guy Laroche.
Philippe Cardon, qui a fait deux passages au sein de Charles Jourdan, dans les années 1970 puis entre 1984 et 1989 en tant que directeur commercial, portait l'espoir des salariés de voir Charles Jourdan échapper un peu à l'emprise des financiers qui gèrent le groupe depuis quelques années et notamment de Christophe Béranger, le président de Jourdan. Mais l'audience de vendredi a un peu refroidi les salariés, puisque Charles Jourdan sera dirigé par un tandem Cardon-Béranger. C'est en effet Christophe Béranger qui a apporté