Menu
Libération

Pechiney laminé aux pieds des Pyrénées

Article réservé aux abonnés
publié le 31 octobre 2005 à 4h19

Lannemezan, Mercus, Auzat, envoyée spéciale.

Au fond de la vallée, les neiges du pic du Montcalm étincellent à plus de 3000 mètres. Juste au pied de la montagne, les cheminées de l'usine d'aluminium d'Auzat commencent à rouiller. Des coups de marteau signalent que le démantèlement du site est en cours. Il y a deux ans, Pechiney, juste avant d'être absorbé par le canadien Alcan lors d'une OPA hostile, avait fermé l'établissement d'électrolyse d'aluminium. Les salariés les plus âgés sont partis en préretraite ou en formation. Les plus jeunes ont été envoyés sur d'autres sites du groupe, en particulier à Lannemezan, à une centaine de kilomètres de là.

Las, le 13 octobre, la direction d'Alcan annonçait la liquidation de Lannemezan, dernier site d'électrolyse d'aluminium de la région, pour juin 2006. Dans le même temps, le groupe décidait de céder son usine de Mercus, en aval d'Auzat, un petit site de soixante salariés, spécialisé dans la fabrication d'un alliage très pur de métal pour la fabrication de puces électroniques ou d'écrans plats. Pechiney aura alors disparu des Pyrénées.

Autant de «coups sur la tête» qui ont secoué les salariés et les habitants de cette région, qui «vivent, travaillent, se marient, habitent encore Pechiney», selon les mots d'Eric Masat, délégué CFDT de Mercus. Des salariés qui n'ont toujours pas fait leur deuil de l'ancien groupe, fierté de l'industrie française, où l'on dirigeait à l'ancienne, en fonction d'intérêts nationaux autant que financiers.

Mais