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Libération

Aux Etats-Unis, premier défi pour Ben Bernanke

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Nouveau président de la Fed, il est confronté à 4,7 % d'inflation.
publié le 1er novembre 2005 à 4h21

Washington de notre correspondant

Lorsqu'il quittera son poste le 31 janvier, Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale, ne laissera pas à son successeur l'inflation dans l'état où il l'a trouvée. Lorsqu'il a été nommé, en 1987, elle était plus sage que maintenant. Poussée par la hausse des prix du pétrole, la guerre en Irak, les déficits publics, elle a doublé en un an et a atteint 4,7 % en septembre. A peine désigné, son successeur, Ben Bernanke, 52 ans, nommé la semaine dernière, va donc devoir montrer de quoi il est capable. A la différence de Greenspan, magicien cultivant l'ambiguïté et l'incertitude, il n'a pas de pouvoirs surnaturels. Avec Greenspan, la politique monétaire était un art. Bernanke, lui, devra se contenter de sa science.

La plupart des banquiers centraux américains ne sont pas des théoriciens : ce sont d'anciens banquiers, boursiers ou dirigeants d'entreprise. Bernanke, lui, est le premier vrai économiste à occuper la fonction : diplômé du MIT, ancien prof à Princeton, il a des idées théoriques précises sur la façon de combattre l'inflation ou la déflation. C'est ainsi un partisan de la transparence de la politique monétaire (à l'inverse de Greenspan) et surtout, de l'annonce de «cibles d'inflation» (qui conduisent à augmenter les taux d'intérêt si l'inflation dépasse la cible).

A la différence de la Banque centrale européenne, exclusivement vouée à la lutte contre l'inflation, la Réserve fédérale américaine poursuit différents objectifs, à commen