Menu
Libération

L'inflation remet la pression

Article réservé aux abonnés
Tirée par le pétrole, elle inquiète les banques centrales, même si nombre d'analystes craignent plutôt une déflation.
publié le 1er novembre 2005 à 4h21

Alerte ! L'inflation revient aux Etats-Unis, et, selon la Banque centrale européenne, sur le Vieux Continent. Aujourd'hui, la Réserve fédérale américaine pourrait décider d'augmenter ses taux d'intérêts. En Europe, Jean-Claude Trichet fait passer le message depuis quelques semaines. Le 21 octobre, sur LCI, le président de la BCE lançait : «Les risques inflationnistes ont augmenté», et appelait à «une vigilance renforcée». Le genre de paroles qui ne restent pas sans lendemain. En fait, l'inflation en Europe est de 2,5 %, certes c'est au-dessus de l'objectif de la BCE (2 %), mais encore très sage au vu du choc pétrolier.

Paradoxe. Les banquiers centraux ont, plus que jamais, les yeux rivés sur la courbe du niveau général des prix. «Plus de 2 % dans la zone euro», c'est trop, laissent-ils entendre. Ce qui pourrait annoncer une hausse des taux en Europe, à la suite de la décision américaine. Une perspective jugée suicidaire par certains. «Certes, il y a une poussée des prix, mais elle très faible, estime Laure Maillard, économiste à Ixis-Groupe Caisse d'Epargne. Elle est surtout le résultat de la hausse des prix de l'énergie. En fait, hors énergie, l'inflation sous-jacente est faible, aux alentours de 1,5 % en Europe, comme en France.» Paradoxalement, alors que l'indice des prix à la consommation est à la hausse, de plus en plus d'économistes parlent de désinflation. «En clair : hors énergie, les prix ont tendance à baisser», ajoute Laure Maillard.

En fait, les canaux de transmiss