Alerte ! L'inflation revient aux Etats-Unis, et, selon la Banque centrale européenne, sur le Vieux Continent. Aujourd'hui, la Réserve fédérale américaine pourrait décider d'augmenter ses taux d'intérêts. En Europe, Jean-Claude Trichet fait passer le message depuis quelques semaines. Le 21 octobre, sur LCI, le président de la BCE lançait : «Les risques inflationnistes ont augmenté», et appelait à «une vigilance renforcée». Le genre de paroles qui ne restent pas sans lendemain. En fait, l'inflation en Europe est de 2,5 %, certes c'est au-dessus de l'objectif de la BCE (2 %), mais encore très sage au vu du choc pétrolier.
Paradoxe. Les banquiers centraux ont, plus que jamais, les yeux rivés sur la courbe du niveau général des prix. «Plus de 2 % dans la zone euro», c'est trop, laissent-ils entendre. Ce qui pourrait annoncer une hausse des taux en Europe, à la suite de la décision américaine. Une perspective jugée suicidaire par certains. «Certes, il y a une poussée des prix, mais elle très faible, estime Laure Maillard, économiste à Ixis-Groupe Caisse d'Epargne. Elle est surtout le résultat de la hausse des prix de l'énergie. En fait, hors énergie, l'inflation sous-jacente est faible, aux alentours de 1,5 % en Europe, comme en France.» Paradoxalement, alors que l'indice des prix à la consommation est à la hausse, de plus en plus d'économistes parlent de désinflation. «En clair : hors énergie, les prix ont tendance à baisser», ajoute Laure Maillard.
En fait, les canaux de transmiss