Madrid de notre correspondant
Les entreprises espagnoles frappent décidément fort en Europe. Près d'un an après l'acquisition pour 13 milliards d'euros de la banque britannique Abbey National par le Banco Santander, c'est au tour du leader ibérique des télécommunications de se profiler comme un géant européen dans son secteur. Hier, le groupe Telefonica, troisième mondial des télécoms en capitalisation boursière, a annoncé une offre amicale de rachat sur O2 (comme la formule chimique de l'oxygène), deuxième compagnie de téléphonie mobile du Royaume-Uni, pour un montant deux fois supérieur, de 26 milliards d'euros. On savait que Telefonica cherchait à s'agrandir, comme l'attestait en septembre l'achat d'une participation majoritaire (69,4 %) dans l'opérateur tchèque Cesky Telecom pour 3,7 milliards d'euros.
Bulle. Si cette opération (qui pourrait être bouclée en janvier) se confirmait, il s'agirait de la plus grosse acquisition jamais réalisée par une entreprise espagnole à l'étranger. Et, de surcroît, la plus importante du secteur des télécommunications depuis la bulle technologique en 2001. L'offre se fera à 200 pence (3 euros) par action et représente une prime d'environ 22 % par rapport au cours moyen de l'action O2 en fin de semaine dernière. Avec cette acquisition, Telefonica comptera 170 millions de clients dans le monde, dont 116 millions dans la téléphonie mobile, secteur où le groupe espagnol a investi massivement ces dernières années.
Même si des rumeurs laissent plan