Maryse Dumas, numéro 2 de la CGT, est en charge de la politique revendicative. Depuis l'apparition du mouvement des stagiaires, les centrales syndicales étaient demeurées silencieuses.
On entend peu les organisations syndicales sur la question des stagiaires. Pourquoi ?
Cela interroge évidemment les organisations syndicales et la CGT. Pourquoi un mouvement que la CGT soutient et dont les revendications sont absolument légitimes se déroule-t-il en dehors d'elle ? Nous ne sommes pas assez proches de la réalité que vivent les jeunes. Dans les entreprises, les salariés stables se connaissent entre eux, mais ne voient pas les jeunes très précaires, soit en stage, soit en intérim, soit en CDD, qui ne font que passer et qui ont beaucoup de difficultés à se syndiquer. Il faut que le syndicalisme arrive à les rencontrer car cette frange du salariat est de plus en plus importante. C'est l'un des défis que la CGT doit relever. Une satisfaction cependant : c'est à l'occasion de la journée intersyndicale d'action du 4 octobre que les stagiaires ont pu sortir au grand jour.
Mais sur le fond, que pensez-vous du sort fait aux stagiaires ?
On peut admettre les stages lorsqu'ils sont intégrés à une formation, soit initiale, soit continue. Mais nous refusons qu'ils deviennent une forme de travail gratuit ou à bas prix. Pour les jeunes eux-mêmes et pour éviter la concurrence avec le travail rémunéré. Force est de constater qu'ils se multiplient, à tous les niveaux de formation : jusqu'à bac + 5. On