Un nouveau «pacte social pour aller vers le plein emploi», c'est l'ambition du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (Cerc) présidé par Jacques Delors, qui rendait hier son rapport consacré à l'aide au retour à l'emploi, à une semaine du début des négociations sur l'Unedic. Et le rapport n'est guère tendre avec le système français d'indemnisation et de lutte contre le chômage. Jacques Delors recommandant une «réforme en profondeur» du système, jugé «complexe», avec des «risques de dilution des responsabilités».
«Système pénalisant». Ainsi, comment prétendre lutter efficacement contre un chômage de masse qui frôle les 10 % de la population active, alors que seule la moitié des demandeurs d'emploi est effectivement indemnisée ? Le rapport du Cerc insiste ainsi sur la triple peine qui frappe les chômeurs de moins de 25 ans. Ceux qui entrent sur un marché du travail peu accueillant, avec un diplôme ou non. Et passent souvent par la case stagiaire (Libération d'hier) pour espérer trouver un emploi stable. «Notre système de distribution des revenus de remplacement est pénalisant pour les jeunes, explique Jacques Delors. Le RMI n'est pas accessible en dessous de 25 ans, et l'ASS, l'allocation pour les chômeurs de longue durée, suppose d'avoir au moins travaillé pendant une longue période pour pouvoir la toucher.» Et la France est le seul pays européen qui pratique cette discrimination par l'âge. Avec un effet direct sur le taux de chômage des jeunes : 23 % des m