Saint-Nazaire envoyée spéciale
Olga braque, et manque de se prendre le mur en sortant du parking. «Vas doucement quand ça passe juste comme ça», dit son imperturbable moniteur d'auto-école. Olga passe son permis la semaine prochaine. Elle est ukrainienne, vit depuis quatre ans à Saint-Nazaire, parle de mieux en mieux français. Elle a été dirigée par le Plan local d'insertion pour l'emploi (Plie) vers l'auto-école sociale montée par la Fédération des maisons de quartier de la ville portuaire. Le Plie prendra les frais en charge. «Je n'avais pas les moyens de me payer une auto-école classique», explique Olga. Elle a pourtant absolument besoin de conduire. Commerciale en Ukraine, elle est au chômage en France depuis février. «J'avais trouvé un poste de serveuse à l'Immaculée [un quartier de Saint-Nazaire]. Je mettais deux heures pour y aller en bus, avec beaucoup de temps d'attente.» L'Immaculée est à 5 kilomètres de chez elle. «Je débauchais à la fin du premier service à 14 heures, pour reprendre à 18. Le temps de revenir chez moi, je devais repartir. J'ai refusé.»
Des bus d'aucun secours. «Permis exigé», disent les annonces. Permis exigé, c'est aussi le nom de cette auto-école sociale, créée en 1990. «Il est vite apparu que nos candidats mettaient des mois, voire des années, pour obtenir l'examen, observe Mélanie Gachelin, responsable du secteur insertion de la Fédération des maisons de quartier. Pendant ce temps, ils restaient immobilisés. On a alors lancé Mobyloc.» Des mobyle