Bruxelles (UE)
de notre correspondant
La France accroît la pression sur Peter Mandelson, alors que s'ouvrent, à Londres puis à Genève, deux semaines de discussions cruciales pour le succès des négociations en cours au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Au cours d'un conseil des ministres des Affaires étrangères qui a eu lieu hier, Philippe Douste-Blazy s'en est pris violemment à Mandelson, le commissaire européen chargé du Commerce, qu'il accuse de violer son mandat en multipliant les concessions dans le domaine agricole.
«Il serait dangereux que la Commission croie pouvoir s'affranchir des règles fondamentales de l'Union et ne tienne pas compte des préoccupations du premier pays agricole de l'Union», a déclaré Philippe Douste-Blazy lors d'une conférence de presse. Menaçant, il a martelé que «personne ne doit avoir le moindre doute sur la détermination de la France» de s'opposer à un accord, lors de la réunion de l'OMC à Hongkong, du 13 au 18 décembre, «si les lignes rouges» sont franchies.
En l'occurrence, la France s'oppose à tout abaissement des droits de douane ou des soutiens agricoles internes qui obligerait l'Union à réformer à nouveau la politique agricole commune (PAC). Douste-Blazy prétend que «la France n'est pas isolée», mais les seuls soutiens dont il a pu se prévaloir sont ceux de Chypre, de la Grèce et de l'Irlande, ce qui ne constitue en aucun cas la minorité de blocage nécessaire pour s'opposer à un compromis agricole.
Peter Mandelson a expliqué u