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Renault : la stratégie Logan de la CGT

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Le syndicat a concocté un projet industriel parallèle trois mois avant celui de la direction.
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publié le 8 novembre 2005 à 4h27

«Quelle mouche a piqué la CGT ?» fait mine de s'interroger Philippe Noël, délégué central du syndicat chez Renault. Alors que «l'entreprise travaille», comme l'indique laconiquement un porte-parole, sur le plan stratégique que doit présenter dans trois mois son nouveau PDG, Carlos Ghosn, l'organisation a grillé la politesse à ce dernier en présentant, hier, un «projet industriel». Pour la première fois depuis près de vingt ans. A l'origine de ces propositions «alternatives», «un constat sur l'activité et les résultats commerciaux», indique la CGT : «En juin, Renault apparaissait comme une entreprise florissante. Mais sa situation est difficile. A part la Clio 3, entre les difficultés sur la Vel Satis, la Laguna, et le lancement raté de la Modus, la gamme est extrêmement fragile, et les inquiétudes sont très importantes.»

Rumeurs. Alors que les ventes de Renault fléchissent (lire ci-dessous) et que les rumeurs enflent, en interne, sur les desseins de Carlos Ghosn, la CGT pense avoir identifié l'ennemi : une exigence excessive de rentabilité. «Chez Renault, un projet n'est lancé que s'il est hyperrentable, c'est-à-dire si la rentabilité des capitaux investis est supérieure à 11 %», assure l'organisation. Qui se fonde sur une comparaison entre les stratégies industrielles ­ et les résultats ­ de Renault et de PSA Peugeot Citroën entre 1998 et 2004 : une production en hausse de 51 % chez PSA contre 4,5 % chez Renault, des emplois en augmentation de 15 % chez PSA contre 3,8 % che