Droit dans son sillon. Le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau ne rendra pas public le détail des aides de la politique agricole commune (PAC), dont de savoureux éléments commencent à être distillés (lire ci-contre) et sont, «d'évidence, hypermanipulés». «Je suis pour la transparence, mais pour la transparence totale, confie Bussereau. Si on le fait pour l'agriculture, on doit le faire pour tous les secteurs économiques.»
«Fermes jusqu'au bout». Zéro transparence, donc... Alors que les pressions se multiplient sur l'Europe, accusée de bloquer toute avancée sur le dossier clé de l'agriculture à quarante jours du sommet de l'OMC à Hongkong, Dominique Bussereau n'entend pas céder sur cette mèche allumée par Bruxelles. Pas plus que sur les offres faites par Peter Mandelson, commissaire européen au Commerce, qui ne sont pas «compatibles» avec son mandat. S'il persiste dans cette voie, la France mettra son veto : «On sera fermes jusqu'au bout», martèle le ministre.
Non, répète-t-on dans son entourage, «la France n'est pas isolée sur l'agriculture», soutenue par le G10 (groupe de pays importateurs) et «quatorze pays de l'Union européenne». Et d'ailleurs, le sommet de Hongkong pourrait ne pas avoir lieu ou être prolongé par un autre, comme le laissait entendre, hier à Genève, le Brésil, qui n'hésite plus à parler d'un «Hongkong II». «Si on fait capoter Hongkong, on fera capoter un accord entre "happy few mondiaux", pas un accord entre peuples du monde», souffle, avec des acce