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Libération

Même dans le diamant l'apartheid n'est pas éternel

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Le géant du secteur, De Beers, cède une part de ses minesà un consortium noir.Un pas de plusvers la mutationdu capitalisme sud-africain.
publié le 10 novembre 2005 à 4h30

Johannesburg de notre correspondante

Manne Dipico a démarré dans la vie comme électricien dans une mine de De Beers. Il s'apprête aujourd'hui à occuper le fauteuil rutilant de vice-président de la filiale sud-africaine de la compagnie. Le premier producteur mondial de diamant a annoncé, mardi, qu'il cédait 26 % de ses mines sud-africaines à un consortium noir, Ponahalo, présidé par Dipico. Cette opération à un prix très avantageux (478 millions d'euros) va propulser Manne Dipico dans le cercle restreint des nouveaux millionnaires noirs du pays. Sans débourser un rand, l'ancien prisonnier de Robben Island, qui a gouverné pendant dix ans la province du Cap-Nord, possédera désormais une fortune «sur papier» de 43 millions d'euros, grâce à sa participation de 9 % dans Ponahalo. Une belle récompense, diront les méchantes langues, pour cet ancien syndicaliste qui a organisé avec brio la réélection triomphale de l'ANC en 2004. D'autres investisseurs noirs, dont l'ancienne ambassadrice sud-africaine en Grande-Bretagne, ont également bénéficié de l'opération, de même que les 18 000 employés de De Beers, qui détiennent 50 % de Ponahalo.

Volontariat. «L'accord est très excitant !», s'est exclamé Jonathan Oppenheimer, quatrième de la dynastie (lire ci-contre), qui cédera à la fin de l'année son poste de directeur exécutif à un Noir, pour ne garder que la présidence de De Beers. «Ces changements devraient dissiper le climat de méfiance qui pesait sur les relations entre le gouvernement et