Ras la souris de se faire traiter de voleurs de musique sur l'Internet : le Bureau européen des consommateurs (Beuc), qui fédère 40 associations européennes, a lancé hier une campagne pour réclamer «des droits pour les consommateurs dans l'environnement numérique». Une riposte aux efforts conjoints des producteurs et des gouvernements qui multiplient les procès et les lois afin d'endiguer les populaires services d'échanges gratuits de fichiers peer-to-peer comme eMule. Au menu : «droit à la diversité culturelle», «droit de bénéficier des innovations technologiques» ou encore «droit de ne pas être criminalisé» (1). A l'appui de cette campagne, le Beuc a publié deux études pointant «l'indigence» de la seule alternative officielle aux usages actuels des internautes : les sites payants de musique en ligne, étrillés tant pour la «pauvreté» de l'offre que pour le casse-tête technique qu'ils imposent.
«Pas disponible». Côté diversité culturelle, le résultat est «affligeant», selon Julien Dourgnon, directeur des études de l'UFC-Que Choisir, membre du Beuc. Inutile de chercher un titre du toujours excitant Joy Division sur e-Compil, la boutique d'Universal Music. On en trouvera en revanche sept sur le site anglais de l'iTunes Music Store d'Apple, mais pas d'Aznavour. Le Beuc a ainsi «testé» sur sept sites (trois anglais, un français, un allemand, deux hollandais) la disponibilité des oeuvres de 260 artistes, en écartant sciemment les stars du moment. En moyenne, les deux tiers ne sont