L'Arabie Saoudite est depuis vendredi le 149e membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le royaume saoudien frappait à la porte du gardien de la mondialisation depuis 1993 mais il a fallu l'arrivée, début août, du roi Abdallah sur le trône, aux ambitions réformatrices, et la conclusion d'un accord commercial de libre-échange avec Washington le mois suivant pour débloquer d'interminables négociations. L'Arabie Saoudite n'est pas la première monarchie du Golfe à intégrer l'OMC c'est même la dernière, les cinq autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ayant déjà adhéré mais elle incarne mieux que toute autre les particularités d'une économie pétrolière.
Manne pétrolière. Deuxième producteur mondial de brut, à la tête des plus importantes réserves prouvées, le royaume tire 80 % de ses recettes de la manne pétrolière. Ce secteur stratégique a évidemment été totalement nationalisé. Au fil du temps, l'industrie pétrochimique, puis l'exploitation du gaz ont été ouvertes aux investissements étrangers. Riyad continue d'être réticent à l'entrée de capitaux étrangers dans l'extraction, mais la lourdeur des investissements lui impose à terme cette ouverture, que l'entrée dans l'OMC devrait accélérer.
L'économie de rente pétrolière n'est pourtant pas près d'être démantelée : les investisseurs étrangers doivent toujours avoir un partenaire local pour s'installer; le marché du travail n'est pas libre et les travailleurs immigrés restent liés à leur employeur par un c