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Libération

Arabie Saoudite, une adhésion paradoxale

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Les religieux du royaume, qui a rejoint l'OMC vendredi, redoutent l'ouverture des frontières.
publié le 12 novembre 2005 à 4h32

L'Arabie Saoudite est depuis vendredi le 149e membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le royaume saoudien frappait à la porte du gardien de la mondialisation depuis 1993 mais il a fallu l'arrivée, début août, du roi Abdallah sur le trône, aux ambitions réformatrices, et la conclusion d'un accord commercial de libre-échange avec Washington le mois suivant pour débloquer d'interminables négociations. L'Arabie Saoudite n'est pas la première monarchie du Golfe à intégrer l'OMC ­ c'est même la dernière, les cinq autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ayant déjà adhéré ­ mais elle incarne mieux que toute autre les particularités d'une économie pétrolière.

Manne pétrolière. Deuxième producteur mondial de brut, à la tête des plus importantes réserves prouvées, le royaume tire 80 % de ses recettes de la manne pétrolière. Ce secteur stratégique a évidemment été totalement nationalisé. Au fil du temps, l'industrie pétrochimique, puis l'exploitation du gaz ont été ouvertes aux investissements étrangers. Riyad continue d'être réticent à l'entrée de capitaux étrangers dans l'extraction, mais la lourdeur des investissements lui impose à terme cette ouverture, que l'entrée dans l'OMC devrait accélérer.

L'économie de rente pétrolière n'est pourtant pas près d'être démantelée : les investisseurs étrangers doivent toujours avoir un partenaire local pour s'installer; le marché du travail n'est pas libre et les travailleurs immigrés restent liés à leur employeur par un c