Menu
Libération

Bush lance sa bataille du rail

Article réservé aux abonnés
publié le 14 novembre 2005 à 4h33

Washington de notre correspondant

L'administration Bush n'aime pas Amtrak. Rien de personnel : juste une question idéologique. Aux yeux des conservateurs américains au pouvoir, la compagnie de chemin de fer contrôlée et renflouée par l'Etat fédéral est devenue un symbole à abattre : celui d'une économie «socialiste» à laquelle l'Amérique a décidé de tourner le dos. L'administration Bush s'est donc jurée de se débarrasser du fardeau, en le découpant d'abord en plusieurs morceaux.

La semaine dernière, le conseil d'administration de la société, intégralement composé de personnalités nommées par George W. Bush, a viré sans ménagement le patron, David Gunn. Ce dernier, un diplômé de Harvard ayant quarante ans d'expérience dans le transport ferroviaire, était en poste depuis trois ans. Il n'avait pas démérité, puisqu'il avait réussi à réduire les coûts de la compagnie alors que l'activité augmentait. Néanmoins, selon le conseil d'administration, Amtrak a besoin d'un «nouveau type de leader» avec «une vision et une expérience» pour «appliquer le plan stratégique adopté en avril». Sous-entendu, Gunn a montré peu d'empressement à remplir sa mission.

Trois points. A écouter comment les uns et les autres parlent dudit plan, le désaccord est manifeste. Selon le président du conseil d'administration, David Laney (un Texan qui avait levé 100 000 dollars pour la campagne de Bush en 2000), le but est «d'améliorer Amtrak, la qualité de son service dans le corridor nord-est, augmenter le service