Tokyo, de notre correspondant.
Tandis que de la salle montent les décibels du groupe rock parisien Ponny Hoax, une nuée de flashs aveugle Agnès b. Hurlements, bousculades, «Agnes-san, Agnes-san». Sur les marches du Kihinkan, ex-résidence de la famille impériale, loué pour célébrer la visite de la styliste française au Japon, des dizaines de groupies, émues, s'époumonent et crient le nom de leur égérie parmi les cinq cents invités de la fête.
Classement. Agnès Troublé Bourgois, alias Agnès b., était ces jours-ci à Tokyo pour fêter les 30 ans de sa marque et surtout la reprise en main totale de son enseigne au Japon, après vingt années d'activité. Au-delà des modes et des tendances, l'image de cette marque «tous publics» et «tous âges» explique la permanence de son succès nippon. A un moment où le secteur du luxe marque le pas dans le pays, ses vêtements, aux prix plutôt abordables par rapport aux autres marques occidentales, séduisent les Japonais. Et surtout les jeunes Japonaises. En 2005, parmi les 35 premières marques de mode étrangères importées au Japon, Agnès b. se place au neuvième rang, devançant, fait exceptionnel, Prada et Gucci, selon le classement annuel de l'institut Yano. «Nous enregistrons 2 à 2,4 millions d'achats par an», précise Hubert Montouchet, président d'Agnès b. Sunrise, la filiale nipponne (650 employés).
Séparation. Et si la Chine fait miroiter de nouveaux espoirs au groupe (qui y possédera dix boutiques d'ici à juin 2006), le Japon reste sa priorité. N