C'est un différend à 1,4 milliard d'euros qui oppose les plus grandes banques françaises et le gouvernement. Les premières accusent le second de les spolier. Hier soir, à l'occasion d'une réunion à Bercy, l'Etat a confirmé aux banquiers qu'ils ne reverraient pas la couleur de leur argent. L'histoire remonte à septembre lorsque les représentants des établissements bancaires prennent connaissance du projet de loi de finances (PLF) pour 2006. Un article prévoit que l'attribution de la totalité des réserves du Fonds de garantie à l'accession sociale (Fgas) parte au budget de l'Etat. Les banquiers n'en croient pas leurs yeux.
Pour constituer ce fonds qui sert à garantir notamment les prêts à taux zéro (PTZ) , ils ont versé 860 millions d'euros depuis 1993, et l'Etat le reste. Et voici que la puissance publique s'en attribue la totalité. Depuis lors, les banques font un lobbying désespéré. D'abord en octobre auprès des députés, en vain, puis aujourd'hui au Sénat. Elles posent aussi un recours auprès du tribunal administratif. Bercy affiche un mur absolu aux revendications des banquiers, car, sans cette somme de 1,4 milliard d'euros, le budget est impossible à boucler. Et puis, ce Fgas serait inutile : «Le fonds est totalement surdoté, explique-t-on au cabinet du ministre des Finances, Thierry Breton. Il n'y a que quelques défaillances. Quelques millions d'euros par an sont nécessaires.» C'est l'effet de la hausse de l'immobilier : lorsqu'un propriétaire emprunteur se retrouve dé