Strasbourg (UE) envoyé spécial
«Il est malheureux qu'il faille des accidents pour qu'on comprenne que la réglementation communautaire est une nécessité», déplore ce fonctionnaire de la Commission européenne. De fait, après avoir longtemps refusé de créer une liste noire européenne de compagnies aériennes dangereuses, les Etats membres de l'Union, ébranlés par la série noire de l'été, ont finalement levé leurs objections. Ce qui va permettre au Parlement d'adopter aujourd'hui sans doute à une écrasante majorité une proposition de règlement qui instaurera une telle liste noire. Mieux, afin d'accélérer son entrée en vigueur, le Conseil des ministres va le voter, sans aucun changement, début décembre.
L'affaire est ancienne puisque la première proposition de la Commission visant à instaurer une interdiction européenne d'atterrissage et de survol du territoire de l'UE pour les compagnies dont les avions ne répondent pas aux normes de sécurité remonte à... 1997. Il a fallu attendre janvier 2004 pour que ce texte, qui renforce le contrôle des avions enregistrés dans des pays tiers, soit adopté. Mais il a été, au passage, revu à la baisse puisque la liste noire est passée à la trappe.
En septembre, Christine de Veyrac, l'eurodéputée (UMP) chargée du rapport sur une proposition de règlement, a décidé avec la complicité de Jacques Barrot, le commissaire aux Transports d'introduire une série d'amendements créant une liste noire européenne. Et cette fois, personne n'y a rien trouvé