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Libération

Le marché de l'énergie s'attire les foudres de Bruxelles

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publié le 16 novembre 2005 à 4h35

La libéralisation des marchés européens du gaz et de l'électricité ne fonctionne pas ? C'est qu'il n'y a pas assez de libéralisation. Voilà, en résumé, la conclusion jusqu'au-boutiste que vient d'établir hier la Commission européenne. D'abord le diagnostic. La déréglementation n'a pas permis à la concurrence de faire baisser les prix du gaz ou de l'électricité sur la facture. Le constat n'est pas vraiment une surprise, mais le fait qu'il émane de la Commission, grand défenseur de la libéralisation, oui. Dans un rapport sur l'état de la concurrence dans le secteur énergétique rendu public hier, la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, estime que les marchés du gaz et de l'électricité présentent des «dysfonctionnements sérieux et graves».

Poursuites. Du coup, Bruxelles menace de lancer des poursuites à l'encontre de certains grands groupes énergétiques pour abus de position dominante, pratiques commerciales restrictives ou aides d'Etat illégales. L'exécutif européen ne cite aucun nom, mais il est clair que les géants français et allemands sont en ligne de mire. A la suite de plaintes, en particulier sur les prix élevés du marché, la Commission a lancé en juin une vaste enquête en envoyant trois mille questionnaires aux acteurs concernés. Objectif : vérifier que les obstacles réglementaires à la réalisation d'un marché unique du gaz et de l'électricité n'ont pas été remplacés par d'autres pratiques anticoncurrentielles, comme des cartels ou des aides d'Etat déguisées. Neel