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Libération

Scandale sur le marché du cuivre

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La spéculation d'un trader chinois pourrait coûter des centaines de millions d'euros à son pays.
publié le 16 novembre 2005 à 4h35

Le prestigieux London Metal Exchange (LME) est-il à la veille d'un retentissant scandale sur fond de flambée du cuivre ? La question agite depuis quelques semaines les professionnels depuis la récente et mystérieuse disparition de Liu Qibing, un citoyen chinois qui aurait spéculé maladroitement sur les cours du métal rouge. Las, selon toute vraisemblance, Qibing est aussi fonctionnaire du Bureau d'Etat des réserves (SBR) de métaux stratégiques de la République populaire de Chine. Ce que le gouvernement de Pékin, interrogé hier par l'AFP, tente de nier avec embarras, affirmant n'avoir aucun lien avec le disparu du LME. Mais des courtiers basés à Shanghai affirment que l'intéressé travaille bien pour le SBR à Londres.

La faute de monsieur Liu pourrait en tout cas coûter des centaines de millions d'euros à son pays. A l'origine, il avait pourtant essayé de bien faire : la Chine, un des trois plus gros consommateurs mondiaux de cuivre, avait tout intérêt à faire baisser les prix, qui sont actuellement en train de battre des records historiques à 4 120 dollars la tonne. Alors Liu Qibing et SBR ont vendu «à découvert», une pratique courante sur les marchés spéculatifs : après s'être engagé à vendre du cuivre qu'il ne détenait pas encore à un prix et à une date donnée, Liu attendait que les cours baissent pour acheter la marchandise moins chère qu'il ne la vendait et empocher un bénéfice. Mais les cours ont flambé, notamment sur des craintes de rupture de livraison des producteurs c