Pour convaincre de la justesse de sa cause, rien ne vaut la trouille. A l'écran, s'affichent les mots : «contrefaçon et terrorisme sont liés», sur fond d'un avion s'écrasant sur les Twin Towers. Cette vidéo a servi d'illustration à un raout mardi soir à l'Assemblée nationale sur les dangers de l'empire du faux, réalité «tragique» où l'«on a, face à nous, une organisation extrêmement puissante», selon le ministre délégué à l'Industrie François Loos. Organisé tout à la fois par les pouvoirs publics et le lobby spécialisé de l'Union des fabricants, le colloque «Contrefaçon et piraterie numérique» visait à réclamer de nouvelles lois pour réprimer le faux... et préparer une campagne de sensibilisation à destination du public prévue à la mi-janvier.
Sexiste. La contrefaçon a bien explosé ces dernières années; elle ne touche plus seulement le luxe mais les pièces détachées automobiles, les jouets, ou les médicaments. Faut-il en conclure que «vous, mesdames, qui achetez de fausses lunettes», selon l'expression un rien sexiste de Bernard Brochand, député, maire UMP de Cannes et président du Comité national anticontrefaçon, «financez le terrorisme ?» «Il y a des éléments du crime organisé qui interviennent, comme partout où il y a du fric à se faire, comme dans le jeu ou la prostitution, précise un sinologue, auteur d'un rapport confidentiel sur la contrefaçon pour un organisme gouvernemental. Mais laisser croire que Ben Laden se finance avec de fausses Nike, c'est trè