Rome de notre correspondant
Présentée comme l'un des grands chantiers européens, la nouvelle liaison à grande vitesse entre Lyon et Turin risque de s'arrêter à la frontière française. Hier, plusieurs dizaines de milliers d'habitants de la Val di Susa, dans les Alpes italiennes, ont en effet manifesté pour s'opposer fermement au projet de TGV qui devrait coûter 15,2 milliards d'euros en raison, notamment, du percement d'un tunnel de 53 kilomètres.
A l'appel de nombreux élus, d'associations de défense de l'environnement, des communistes et des Verts, toute la vallée a parallèlement observé une journée de grève générale pour dénoncer un programme «inutile et dangereux». Depuis plusieurs mois, sur le versant italien, la mobilisation ne cesse de s'amplifier. «Notre petit territoire est déjà surchargé d'infrastructures, explique Antonio Ferrentino, président de la communauté de montagne, nous avons une autoroute, deux nationales, deux lignes électriques à haute tension et une ligne ferroviaire internationale. Nous ne pouvons supporter une ligne supplémentaire, qui plus est à grande vitesse.»
Même les écologistes italiens s'opposent au projet. «Cela peut paraître paradoxal, alors que nous militons toujours en faveur du rail. Mais il faut prendre en compte le caractère particulier de la Val di Susa», souligne la députée européenne Monica Frassoni. «Nous ne nous trouvons pas en plaine. Les habitations sont à proximité de la future ligne à grande vitesse.» Furieux de ne même pas avoir ét