Sochaux (Doubs), envoyé spécial.
La nouvelle, au pays de Montbéliard, a fait l'effet d'une bombe. De bonne guerre, c'est la CGT qui l'a posée, la semaine dernière, en levant le voile sur les projets qu'elle attribue à la direction de l'usine Peugeot de Sochaux : la suppression pure et simple de 1 300 emplois précaires, CDD et intérimaires. Droit du travail oblige, la direction de PSA «ne peut ni confirmer, ni infirmer» une telle stratégie avant d'en avoir informé le comité d'entreprise, sous peine de se voir condamnée pour délit d'entrave. Mais les propos du grand patron, monté en personne au créneau, sur LCI, n'ont rien pour rassurer : «Il n'y a aucune décision de ce type qui soit prise à ce jour, a assuré Jean-Martin Folz, PDG de PSA Peugeot Citroën. Lorsque nous avons une forte demande, nous complétons [l'effectif] par des emplois à durée temporaire. Quand la demande cesse, il faut bien le constater...»
«Méfiance». En face de la maison des syndicats de Peugeot, de l'autre côté de la route, le musée de l'usine de Sochaux affiche un alléchant programme : «L'aventure Peugeot». Mais davantage que le passé, c'est l'avenir proche qui semble aventureux aux yeux des représentants syndicaux. «L'angoisse, la tension et la méfiance sont plus fortes que l'an passé, estime Jean-Paul Even, secrétaire de la CFDT. Ça fait des mois qu'on sent que l'activité descend, et depuis le début de l'année, la direction nous balade pour nous cacher sa véritable stratégie.» Toutes les organisations ne