Doucement mais sûrement, la production automobile française est en train de plonger. Depuis le début de l'année, PSA et Renault voient leurs ventes baisser respectivement de 5,1 % et de 3,4 % sur un marché européen en légère hausse, de 0,3 %. Stagnation du pouvoir d'achat, flambée du prix du baril, modèles en fin de cycle et, beaucoup plus inquiétant, des nouvelles voitures qui ne se vendent pas (Modus de Renault ou 1007 de Peugeot) expliquent le malaise.
Dans la plupart des sites de production français, les stocks s'amassent et les lignes de montage baissent de régime. Avec, à l'arrivée, du chômage technique, voire des équipes purement et simplement supprimées. Marcel Merat, délégué syndical central CGT chez PSA, résume : «On a toujours eu des baisses d'activité sur un site ou sur un autre. Mais c'est la première fois que la production baisse de façon généralisée.» Le constructeur a tranché : «Dans un contexte où les marchés ne sont pas excellents, notre stratégie est de privilégier les marges aux volumes pour garder une rentabilité minimale.» Au dernier trimestre, Peugeot et Citroën produiront donc 110 000 voitures de moins que l'an passé. Renault a revu mercredi à la baisse ses objectifs de marge opérationnelle, de plus de 4 % à plus de 3 %.
Nombre de sites sont touchés. Chez PSA, plus d'une semaine de chômage technique à l'usine d'Aulnay-sous-Bois, fin octobre, et la même chose sur le site de Rennes, en décembre. Pire : les usines de Mulhouse et de Poissy, qui produisent l