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Libération

Leclerc condamné pour avoir négocié

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L'enseigne doit restituer 23,3 millions à des fournisseurs... qui n'avaient pas porté plainte.
publié le 18 novembre 2005 à 4h37

Il est furieux, Michel-Edouard Leclerc, très fâché contre l'administration et le gouvernement qui lui cherchent des poux dans la tête et viennent de faire condamner les Centres Leclerc «à restituer 23,3 millions d'euros à des fournisseurs». «Un jugement rocambolesque, complètement surréaliste», s'indigne le patron du groupe éponyme, qui va faire appel. 23,3 millions, un montant considérable, «exorbitant», que le jugement du tribunal justifie ainsi : «Les protocoles établis par la Galec (la centrale d'achat du groupement de commerçants indépendants, ndlr) sont contraires à l'ordre public économique et constituent une fraude à la loi par leur habillage sous forme de protocoles de transactions.»

De quoi s'agit-il ? Pas d'une affaire de marges arrières ­ les fameuses ristournes que versent les fournisseurs aux enseignes grands distributeurs pour bénéficier d'avantages commerciaux ­, mais d'un conflit entre la centrale d'achat de Leclerc et certains de ses fournisseurs. En 2001, le distributeur affirme qu'il est lésé par rapport à Carrefour, mieux traité par une trentaine d'industriels. Et lance une procédure, qui se transforme très vite en transaction de gré à gré. Vingt-huit fournisseurs reconnaissent une discrimination de traitement aux dépens de Leclerc et acceptent un accord financier pour solde de tout litige. Pour un montant de 23,3 millions d'euros. «Les fournisseurs concernés, que j'ai encore eus au téléphone hier, ne demandent pas à être remboursés, dit Michel Edouard Le