Peut-on à la fois s'opposer farouchement à l'ouverture de capital d'EDF et de GDF et l'accompagner en douceur quand elle devient réalité ? Oui, trois fois oui, répond la direction de la CGT. A midi, lundi, au moment où le groupe électrique doit faire son entrée à la Bourse de Paris, la CGT appelle à une manifestation devant l'hôtel Matignon pour déposer une pétition «EDF 100 % publique». Une façon de dire que, jusqu'au bout, la CGT se sera battue. Au même moment, mais en coulisses cette fois, la même CGT est en train de discuter, avec plusieurs organisations syndicales, de la possibilité de participer à la création d'une association d'actionnaires salariés chez GDF. Et demain chez EDF. Des réunions bilatérales avec plusieurs autres syndicats de l'entreprise ont déjà eu lieu. Et une première séance de travail en commun est programmée. Avec la ferme volonté d'aboutir. «On cherche à créer les conditions pour permettre la naissance d'une association d'actionnaires salariés, ouverte à toutes les grandes organisations syndicales. Mais on ne veut pas que cela soit une émanation de la CGT», explique Jean-Paul Escoffier de la Fédération énergie CGT.
Réservés. N'y a-t-il pas là une possible schizophrénie à s'opposer à une entrée en Bourse, tout en souhaitant participer à la défense des actionnaires salariés ? «Non, répond Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire national de la CGT. On peut contester une chose et reconnaître sa réalité quand elle s'installe. L'actionnariat salarié, c'est u