Bruxelles (UE)
de notre correspondant
L'argent facile, c'est bientôt fini : la Banque centrale européenne (BCE) s'apprête à emboîter le pas de la Réserve fédérale américaine en augmentant ses taux d'intérêt, sans doute dès sa réunion du 1er décembre. «Après deux ans et demi de maintien des conditions de crédit (...) à des niveaux historiquement bas, je considère que le conseil des gouverneurs est prêt à prendre une décision sur les taux et à augmenter modérément le niveau des taux d'intervention afin de prendre en compte les risques pour la stabilité des prix qui ont été identifiés», a ainsi déclaré, vendredi à Francfort, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE.
Après être resté l'arme aux pieds depuis juin 2003 en maintenant son principal taux directeur, le Refi, à 2 %, la BCE a brusquement durci le ton le 6 octobre, en indiquant que l'inflation, alimentée par l'envolée des prix du pétrole, avait atteint la cote d'alerte : 2,5 % dans la zone euro alors que son objectif est de 2 %. «Il est clair que nous avons renforcé notre message de vigilance», reconnaissait alors Trichet qui soulignait qu'une «hausse des taux» avait été discutée. Il a, de façon surprenante, décidé d'anticiper la prochaine réunion du conseil des gouverneurs en annonçant dès vendredi son résultat : «Nous allons réduire quelque peu le caractère accommodant de la politique monétaire actuelle», afin de maintenir sous contrôle les anticipations d'inflation. Cependant, «notre politique va rester accommodante»,