C'est un record : 4,85 millions de Français se sont jetés sur le titre EDF. Soit un million de plus que lors de l'ouverture de capital de France Télécom, autre entreprise emblématique incarnant le service public à la française, et mise sur le marché en 1997. Plus récemment, GDF, un peu moins populaire, avait séduit en juillet 3 millions de petits porteurs. Chacun explique à sa façon la performance. Thierry Breton, le ministre de l'Economie, a salué hier un «succès populaire», se rengorgeant d'un «record battu toutes catégories». Dans les agences bancaires, aux premières loges pour placer du titre auprès du grand public, on se félicitait plutôt de la maturité grandissante des actionnaires individuels, grands spécialistes de «l'aller-retour» ayant pris l'habitude de se ruer sur les introductions en Bourse pour revendre les titres dans la foulée, en empochant la plus-value...
Lundi, premier jour de cotation, les marchés financiers s'attendent à ce que l'action déguste, plombée par les reventes massives des actionnaires d'un jour. En France, seulement 1,5 million d'actionnaires «actifs» font vivre leur portefeuille. Tandis que jusqu'à 4,5 millions de ménages détiendraient, selon le cabinet TLB, des actions cotées. France Télécom est un bon exemple de la désaffection pour un titre, après le succès des premiers jours. L'opérateur ne recense plus aujourd'hui que 1,5 million actionnaires individuels, comparé aux 3,9 millions d'octobre 1997. «Personne ne souhaite au titre EDF le parco