Pour Paris, c'est tout juste si le sommet de l'OMC à Hongkong aura lieu. A trois semaines de l'ouverture du sommet de l'Organisation mondiale du commerce, la ligne du gouvernement français est désormais arrêtée. Et l'administration se fait fort de la distiller discrètement auprès des médias. Le raisonnement est le suivant : l'Union européenne, représentée par Peter Mandelson, commissaire européen pour le Commerce, avait fait une offre forte, et même au-delà du mandat, sur l'agriculture. Mais elle était conditionnelle. En contrepartie, les Européens attendaient des grands pays émergents une véritable ouverture sur leur point fort : les services. Marché contre marché. Ce que les pays émergents, comme le Brésil, l'Argentine et l'Inde, se sont bien gardés de faire, lors des entretiens de Londres et de Genève. Résultat, un véritable accord ne peut plus sortir en décembre. «Ce ne sera pas la fin du cycle de Doha, on reprendra simplement plus tard», prédit déjà un haut fonctionnaire, comme cela avait été le cas lors de l'interminable Uruguay Round, finalisé en 1993 et qui avait donné naissance à l'OMC.
Cette absence de deal coincerait de plus le trublion britannique Peter Mandelson. Car si la France est relativement isolée sur la défense de la Politique agricole commune, quasiment tous les grands pays européens veulent une ouverture des marchés mondiaux des services, comme celui des équipements où ils sont leaders, ou de l'assurance et des banques. En l'absence d'offre, aucun d'entr