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Libération

La SNCF mise à quai

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publié le 21 novembre 2005 à 4h40

Ce soir, 20 heures, débute la première grève reconductible à la SNCF depuis le printemps 2003. Les cheminots, à l'appel de la CGT, de FO, Sud Rail et de la FGAAC débrayent contre la «privatisation rampante» de l'entreprise, pour les salaires, l'emploi (lire ci-contre). Et la direction a déjà sorti sa règle à calcul. «A 30 % de mobilisation, c'est un revers pour les syndicats, au-delà de 40 %, c'est un succès», jauge un dirigeant, qui espère une mobilisation faiblarde qui obligerait les syndicats à monnayer à moindre coût une rapide sortie de conflit.

Entretien. Jusqu'à présent, la direction de la SNCF n'a pas su décourager les syndicats en dépit de quelques concessions dans le cadre de l'alarme sociale, actionnée pour la première fois par la direction. L'entreprise a ainsi enterré l'embauche de cadres hors statut. Louis Gallois, patron des cheminots, a aussi promis de supprimer 80 % des 700 km de ralentissements sur le réseau ferré, qui avaient dû être imposés faute d'entretien et que les cheminots tiennent pour un des symboles de la déliquescence du service public. Près de 40 millions d'euros seront débloqués pour remettre les voies en état. De son côté, Perben a mouillé la chemise. En octobre, le ministre des Transports a fait voter au Sénat une loi mettant un terme au monopole de la SNCF sur la maintenance des voies (Libération du 21 octobre). Ce qui a eu pour effet de gonfler la liste des revendications... Depuis, le ministre assure que la SNCF conservera la mainmise sur