Denise (1), 24 ans, ex-stagiaire dans le secteur du luxe, entame une procédure aux prud'hommes contre son ancien employeur.
«A la fin de ma scolarité en école de commerce, à Lyon, j'ai dû faire un stage obligatoire de neuf mois. J'en ai décroché un comme chef de produit dans le luxe après deux entretiens "d'embauche", payé 880 euros brut.
«Dès les premiers jours, j'ai été formée par la stagiaire que j'allais remplacer. Elle travaillait dans l'entreprise depuis plus d'un an. Pendant un mois, nous devions partager le même bureau, le même ordinateur. Mais elle m'a prise en grippe : elle aurait voulu rester, l'employeur ne voulait pas l'embaucher. Notre supérieur n'étant jamais là, elle s'occupait d'une grande part de ses fonctions. ça devenait incroyable : à la fin, c'est elle qui lui déléguait certaines de ses tâches... Elle remplissait aussi le poste de secrétaire. D'ailleurs, dans tout le département, personne n'avait de secrétaire : les stagiaires leur évitent d'en embaucher.
«Pendant trois semaines, j'ai fait des photocopies. Jusqu'à mon altercation avec la stagiaire. Notre supérieur est venu me voir quelques jours après : "Tu manques d'esprit d'équipe, il va falloir partir." Il m'a raccompagnée à l'ascenseur : j'ai été virée du jour au lendemain sans autre forme de procès. "J'espère que ça te servira de leçon", m'a-t-il lancé. ça m'a surtout dégoûtée du secteur du luxe, et totalement déstabilisée. Je m'étais installée à Paris, j'avais un loyer à payer... Pendant six mois, j'