Laetitia, 23 ans, a obtenu un BTS en communication visuelle en 2004.
«Avec un "petit BTS", sans plus d'expérience que ça, je me suis vite aperçue qu'il était impossible de trouver un emploi avec une rémunération décente. Pourtant, un BTS, c'est une formation pratique. Mais lors de mes recherches d'emploi, les professionnels me disaient tous la même chose : "Il faut plus d'expérience, il faut faire des stages." Je me suis donc inscrite dans une école privée à Paris pour pouvoir effectuer un long stage. Une inscription prétexte. Ce qui est incroyable, c'est que, pour rentrer dans cette école, j'ai dû gommer mes précédentes expériences sur mon CV : ils ne voulaient pas de moi, arguant que j'avais déjà une trop grande connaissance pratique du graphisme.
En revanche, pour signer mon stage de professionnalisation, j'ai dû prouver à mon employeur que j'avais déjà bossé, que j'étais compétente et autonome. La boîte me paie à 80 % du Smic avec un contrat d'un an. On m'a clairement prise parce que j'étais capable de travailler comme n'importe quel professionnel. Ce n'est pas un stage de formation. Je suis graphiste junior et je suis des projets de leur création jusqu'à leur réalisation finale. Je fais des logos, de l'identité visuelle, des appels d'offre, je prends les briefs des clients... Mon entourage me dit que je n'ai pas à me plaindre. C'est vrai que j'ai trouvé quelque chose d'intéressant. Mais, je contribue largement au processus de création, je nourris le chiffre d'affaire de l