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Stagiaire, un boulot sans nom

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Horaires, fonctions, ils ont tout du salarié sauf le salaire. Les jeunes en fin d'études sont une aubaine pour les entreprises. Ce marché du travail «parallèle» explose.
publié le 21 novembre 2005 à 4h39

Autonome, dynamique, vous êtes doté de sens pratique et savez être force de proposition. Vos missions : gérer la mise en place d'opérations marketing chez Alcatel [...], coordonner les relations avec les partenaires.» Sur le site de Kap'stages (1) ­ qui dit réunir 14 000 offres de stages et autant de CV d'aspirants stagiaires ­, les annonces ressemblent à s'y méprendre à celles des CDI. Sauf la ligne du bas, celle de la rémunération : quelques centaines d'euros en général.

Dans les entreprises, l'accueil des stagiaires s'est souvent professionnalisé. Certains services de ressources humaines y consacrent même une personne. Car le recours à ces jeunes devient massif. Aucune statistique ne définit leur nombre total. Selon le Centre d'études et de recherches sur les qualifications, 72 % des sortants de l'enseignement supérieur, en 1998, déclaraient avoir effectué des stages durant leurs études.

Expérience. «A la base, le stage est un outil pour rapprocher le système éducatif de l'entreprise», explique Pauline Domingo, chercheuse au Matisse, un centre d'études socio-économiques du CNRS (2). «Mais il est devenu, dans certains cas, un mode d'alimentation en main-d'oeuvre.» Un emploi atypique et précaire de plus, dans la gamme qui va du CDD au temps partiel. Plus avantageux encore que l'intérim. Les stages intégrés dans les années d'études, nécessaires pour se faire une expérience et un réseau, sont parfois une première marche vers l'emploi. Le problème c'est quand le stage dépasse le