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Libération

Une décision qui n'est pas sans risque

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Croissance européenne et finances publiques pourraient souffrir de cette hausse.
publié le 26 novembre 2005 à 4h40

Obstiné Mr Trichet. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) veut apparaître comme l'homme fort de l'Europe. L'Union, réaffirme-t-il dans l'interview ci-contre, pourra toujours compter sur son institution. Et pourtant, une hausse du taux directeur de la BCE n'est pas non plus dénuée de risques pour l'Europe, alors que l'inflation, de l'aveu même de Jean-Claude Trichet, n'est encore qu'une hypothèse.

Le premier concerne la croissance. La hausse des taux d'intérêts viendra amoindrir les chances de voir la reprise économique en Europe, qui balbutie aux alentours de +1,5 %, prendre une véritable ampleur. L'argent plus cher, c'est un handicap pour la consommation des ménages, et pour l'investissement des entreprises. Ce serait particulièrement sensible en Allemagne qui va, en outre, devoir faire face à l'augmentation de 3 % de la TVA décidée par le gouvernement de Grande coalition. Autre conséquence possible : la hausse des taux pourrait faire remonter le cours de la monnaie unique face au dollar, annulant une partie de la compétitivité des produits européens, au moment où le solde du commerce extérieur commence à s'améliorer. Ce scénario, les ministres des Finances des douze membres de l'Eurogroupe l'ont clairement signifié ­ à l'unanimité, fait exceptionnel ­ à Jean-Claude Trichet lors du dernier conseil Ecofin.

Le deuxième risque concerne les finances publiques des Etats européens. Jeudi, devant le Sénat, Thierry Breton s'inquiétait, déclarant chercher «à mieux mesure