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Libération

Bolkestein arrive chez Air France

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L'ex-commissaire européen, symbole de la libéralisation du marché du travail, entre au conseil d'administration de la compagnie.
publié le 28 novembre 2005 à 4h42

La direction d'Air France se serait peut-être passée de cette publicité-là. Voilà que Frits Bolkestein, ancien commissaire européen au marché intérieur, initiateur du projet de directive européenne des services qui porte son nom, entre au conseil d'administration d'Air France-KLM. L'homme, connu pour avoir fait la promotion du plombier polonais en Europe, reprend le siège de Wim Duisenberg, l'ancien président de la Banque centrale européenne, mort l'été dernier d'une crise cardiaque.

Selon la direction d'Air France, c'est le ministère néerlandais des Transports qui a proposé Frits Bolkestein pour prendre la place de feu Wim Duisenberg, un Néerlandais remplaçant un Néerlandais pour représenter les intérêts de KLM au sein du groupe aérien. Ceci dit, entre toutes les personnalités des Pays-Bas disponibles sur le marché, n'y avait-il que cet homme controversé pour siéger au tour de table de la compagnie aérienne ? Car même si la direction d'Air France explique que Bolkestein est un grand francophile ­ il possède une résidence secondaire du côté de Maubeuge (Nord) ­, son nom est désormais associé à la libéralisation des services, et surtout à celle des embauches des salariés dans l'Union européenne.

«L'arrivée de Frits Bolkestein ne peut que susciter l'inquiétude parmi les salariés et leurs représentants», a indiqué la CGT Air France, persuadée que cette arrivée «ne manquera pas d'accentuer la politique de ceux qui veulent "dégraisser"». Le syndicat menace de «tout mettre en oeuvre