Une mine à près de 36 000 kilomètres de Paris donne des sueurs froides au gouvernement. De son devenir pourrait dépendre rien moins que la paix civile en Nouvelle-Calédonie. Depuis plusieurs mois, le ministère des Finances et celui de l'Outre-Mer sont suspendus aux réunions du conseil d'administration de la société canadienne Falconbridge, le numéro 4 mondial du nickel. Falconbridge doit irrévocablement s'engager à construire sur le site minier de Koniambo, une usine de transformation du nickel, la principale richesse de la Nouvelle-Calédonie. L'enjeu est au moins aussi politique qu'économique puisque le projet de Koniambo est destiné à donner les moyens d'une indépendance économique à la province Nord de l'île, la plus pauvre, présidée par l'indépendantiste Paul Néaoutyine.
Fragile équilibre. Or Falconbridge fait plus que prendre son temps. L'usine devait voir le jour en 2003, puis en 2005. Aujourd'hui, seules les études techniques et les moyens de financement (montages bancaires) sont au point... mais pas tout à fait. Surtout, Falconbridge n'a toujours pas formellement décidé la construction et l'exploitation du site. Le projet qui créerait 2 000 emplois directs est considérable, puisqu'il est prévu d'y investir 2,3 milliards de dollars (2 milliards d'euros) pour traiter 60 000 tonnes de métal par an, indispensable à la fabrication des aciers inoxydables. Or, dans les accords liant la province Nord, Falconbridge et la France, le 31 décembre 2005 est une date butoir. Au-