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Libération
Interview

«Le travail éloigne de la maladie»

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Laurence Weiss, médecin, analyse les effets d'une activité sur les patients porteurs du VIH:
publié le 28 novembre 2005 à 4h40
(mis à jour le 28 novembre 2005 à 4h40)

Laurence Weiss, responsable du service immunologique de l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris, reçoit en consultation deux fois par semaine des personnes atteintes du VIH.

Peut-on travailler avec le sida ?

Non seulement on peut, mais c'est bénéfique pour la santé du patient. Il est très important de travailler. Il y a de plus en plus de séropositifs dans le monde du travail. Le boulot les met loin de leur maladie, cela permet de dépolariser la pensée. J'ai d'ailleurs remarqué que ceux qui ne travaillaient pas rencontraient plus de problèmes, notamment au niveau du moral. La plupart de mes patients aujourd'hui sont en poste. Ils peuvent même assumer de hautes responsabilités, je les y encourage.

Comment combiner maladie et travail sans que cela se sache?

Aujourd'hui, le traitement est plus aisé. On ne parle plus de trois prises quotidiennes de médicaments. Généralement, elles se font le matin et le soir. Dans la journée, le malade est tranquille. Les médicaments à conserver au frigo sont également plus rares. Les formes et les doses des cachets et des gélules ont aussi évolué. Nous allons passer, pour deux antirétroviraux, de six à trois comprimés par prise. Concernant les antiprotéases, en 1987, il fallait en prendre six le matin et six le soir. En plus, ils étaient mal tolérés. Bientôt, nous serons à trois en une seule fois. Les inconvénients peuvent se poser seulement quand les patients sont amenés à voyager. Sans stopper d'un coup les traitemen