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Libération

Travail forcé en Birmanie: Total paie

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Le groupe pétrolier a préféré indemniser sept travailleurs locaux plutôt que d'être condamné.
publié le 30 novembre 2005 à 4h43

Total n'a pas voulu risquer une condamnation pour travail forcé en Birmanie. Le groupe pétrolier a accepté hier d'indemniser sept Birmans qui l'accusaient de les avoir contraints de travailler gratuitement pour elle sous la supervision de l'armée birmane. Ces exactions se sont déroulées sur le chantier du gazoduc Yadana, construit en 1992-1998 par Total et la compagnie américaine Unocal. Il relie un gisement maritime, situé au large des côtes birmanes, à la Thaïlande. Les faits incriminés remontent à octobre-décembre 1995. L'action en justice pour crime de «séquestrations arbitraires» avait été intentée en 2002 devant le tribunal de Nanterre par les avocats William Bourdon et Bernard Dartevelle.

Accord. En échange de l'abandon de la plainte, les avocats ont obtenu que Total indemnise les plaignants ­ au nombre de huit à l'origine, mais l'un d'eux est décédé entre-temps ­ à hauteur de 10000 euros par personne. «C'est une somme importante, assure William Bourdon, et j'ai obtenu l'accord des plaignants le mois dernier en Thaïlande où ils vivent.» Total accepte en outre de consacrer 5,2 millions d'euros à l'indemnisation d'autres personnes qui pourraient justifier d'un emploi comme travailleur forcé et à des «actions humanitaires collectives pour l'habitat, la santé et l'éducation». Depuis que Total a fait l'objet d'accusations de travail forcé, la compagnie a déjà consacré selon ses dires 12 millions de dollars à des programmes similaires comprenant des «villages modèles», des d