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L'immobilier, cible cachée ?

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Un des objectifs de la hausse des taux pourrait être de calmer ce marché.
publié le 2 décembre 2005 à 4h47

Et si Jean-Claude Trichet avait rejoint le clan des pessimistes, de ceux qui estiment que le marché de l'immobilier européen est devenu tellement déconnecté de la réalité qu'il s'est transformé en bombe à retardement? A part cette motivation, rares sont les économistes entrevoyant une autre raison qui aurait incité le patron de la Banque centrale européenne à augmenter les taux, quand, à Paris, à Madrid, à Rome et dans d'autres capitales de la zone euro, la hausse des prix de l'immobilier fait craindre l'explosion d'une bulle.

«Trois bandes». «Cette petite hausse des taux est peut-être un coup à trois bandes par lequel on cherche à refroidir le marché de l'immobilier», estime Philippe Waechter, économiste chez Natexis. Le patron de la BCE tenterait ainsi de faire redescendre la fièvre immobilière, dont les causes sont connues : des taux d'intérêts bas et une méfiance à l'encontre des Bourses depuis l'éclatement de la bulle boursière en 2000-2002. Pour l'heure, la BCE se garde de porter ­ du moins directement ­ tout jugement sur l'évolution du prix des actifs, qu'ils soient immobiliers ou boursiers. A tel point que la BCE mesure l'inflation sans intégrer l'évolution du prix de l'immobilier. Mais la hausse des taux va renchérir les crédits immobiliers des Espagnols, qui empruntent à 75 % à taux variables (15 % pour les Français).

«On peut penser que le patron de la BCE amorce, par le biais de cette hausse des taux, un atterrissage en douceur du marché de l'immobilier, histoire d