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Libération

Le bras de fer tarifaire des viticulteurs bordelais

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Un syndicat veut imposer à ses adhérents un prix plancher de vente aux négociants.
publié le 2 décembre 2005 à 4h47

Bordeaux de notre correspondant

Les viticulteurs bordelais ne savent plus quoi inventer. De leur cuvée 2005, ils disent qu'elle sera «excellente», voire «exceptionnelle». Mais ils savent aussi que, mis à part les grands crus, beaucoup d'entre eux risquent de la vendre pour une bouchée de pain. Le Syndicat viticole des AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur, la plus importante organisation collective de ce type en France (plus de 6 000 adhérents), a donc décidé de soumettre aujourd'hui au vote de ses adhérents une drôle de proposition : fixer au minimum à 1 000 euros le prix du baril de 900 litres vendu aux négociants, pour empêcher qu'il parte à seulement 700, «le prix médian» de 2004. Et priver de l'appellation AOC, gage de qualité, tous ceux qui ne se soumettraient pas à cette mesure pourtant illégale et pas forcément efficace.

«Cri». Près de 200 délégués cantonaux auront donc à se prononcer aujourd'hui à bulletin secret sur cet éventuel «blocus». «C'est un cri d'alarme, explique André de la Bretesche, directeur de ce syndicat viticole, qui représente 7 des 57 appellations du Bordelais mais surtout 55 % de ses ventes en volume. Vendre un baril à 700 euros, cela signifie perdre de l'argent à chaque goutte vendue. Bien sûr qu'on serait hors la loi avec ce procédé. Mais on n'a plus rien à perdre.»

Selon le syndicat, les négociants et surtout la grande distribution feraient actuellement des marges suffisantes pour rogner dessus. Les négociants rappellent pourtant que des bouteilles s