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Trop tôt, la hausse des taux

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Réactions peu enthousiastes en Europe à l'annonce du relèvement de 0,25 pointdécidé par la Banque centrale, alors que l'inflation ne semble pas reprendre.
publié le 2 décembre 2005 à 4h47

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Le dialogue monétaire entre la Banque centrale européenne (BCE) et les gouvernements de la zone euro a tourné court. Sourds à leurs suppliques mais aussi à celles de la Commission européenne, de l'OCDE, du FMI ou des économistes, inquiets pour la pérennité de la croissance, les banquiers centraux ont décidé, hier, de relever d'un quart de point leurs taux d'intérêt. Le principal taux directeur de la BCE, le Refi, passe ainsi de 2 %, son niveau depuis juin 2003, à 2,25 %. «Le niveau de risque pour la stabilité des prix était tel que nous devions procéder à cette correction modérée», s'est justifié Jean-Claude Trichet, président de la Banque, à l'issue de la réunion. Une «flambée» inflationniste pourtant toute relative : l'indice des prix dans la zone euro a grimpé, essentiellement à cause du pétrole, de 2,5 % en octobre, alors que l'objectif de l'Institut de Francfort est de 2 %.

«Pas excitante». Les premières réactions des capitales à cette hausse n'ont guère été amènes : elle «ne favorise ni la lutte contre l'inflation, ni la croissance en Europe», a déclaré le pourtant très orthodoxe ministre des Finances autrichien, Karl-Heinz Grasser. Son homologue italien, Giulio Tremonti, a, lui, jugé que cette décision «n'est pas très excitante sur le plan économique». Trichet s'est voulu rassurant en affirmant que la BCE n'allait pas forcément continuer à augmenter le loyer de l'argent, à l'image de la Réserve fédérale américaine ou de la Banque d'