C'est une étape cruciale qui a eu lieu hier dans la négociation sur l'assurance chômage. Pour la première fois, le Medef a soumis aux syndicats un projet en quinze articles, couvrant la période 2006-2009 de l'Unedic. Un projet qualifié par les syndicats de «déséquilibré». D'autant que la question du financement n'a pas été abordée.
Le texte patronal propose ainsi deux axes de travail : une accélération du retour à l'emploi pour les chômeurs, en axant les formations sur les besoins des entreprises. Et une autre partie, consacrée au financement du régime, qui vise à faire des économies uniquement par l'axe du rétablissement de la dégressivité des allocations, ou en limitant la durée de l'indemnisation. Ce qui a mis en pétard les syndicats : «Le texte du Medef est complètement déséquilibré : on voit bien les efforts que va engager l'Unedic pour mieux accompagner les demandeurs d'emploi, ceux demandés aux chômeurs, mais on cherche en vain celui des entreprises», a noté Michel Coquillion (CFTC). Le texte du Medef écarte aussi une hypothèse portée par les syndicats : la surtaxation du travail précaire.
Autre point de friction, la définition de l'offre valable d'emploi (OVE). Un refus d'une telle offre pourrait priver un chômeur de ses allocations, mais la définition présentée par le Medef paraît «inacceptable» pour les syndicats. Au cours des trois premiers mois, le chômeur ne pourrait notamment refuser un emploi dont la rémunération serait au moins égale à 90 % de son ancien salair