Ils avaient prévenu (Libération d'hier) et ils l'ont fait: réunis hier en assemblée générale à Beychac-et-Caillau (Gironde), l'assemblée générale du Syndicat des vins de Bordeaux et Bordeaux supérieur a voté presque comme un seul homme la décision d'imposer un prix minimum de 1 000 euros par tonneau de 900 litres pour le vin rouge en vrac. Cette mesure d'urgence est supposée faire remonter les prix des vins du plus vaste vignoble d'appellations contrôlées de France, qui se situent plutôt actuellement sous les 700 euros du tonneau. Ce qui n'est guère surprenant puisque la surproduction est telle dans ce vignoble qu'il y aurait, selon les négociants, un million d'hectolitres de surplus faute d'une demande suffisante à l'export et sur le marché intérieur.
Le problème c'est que la fixation d'un prix minimum est interdite par Bruxelles, qui ne veut pas d'entente sur les prix au détriment du consommateur. Et aussi par les articles 420-1 et 420-2 du code de commerce français, qui prévoit de fortes amendes pécuniaires en cas de fraude avérée : «Nous allons attendre de voir si les producteurs bordelais persistent dans la fixation d'un prix minimum. Et nous enquêterons pendant des mois s'il le faut avant de prendre des sanctions», explique la Direction générale de la concurrence (DGCCRF) au ministère des Finances.
La décision des vignerons bordelais fait également tousser à l'Institut national des appellations d'origine (Inao). «La fixation d'un tarif plancher ne devrait en fait pas avo