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Libération

Blackberry, un sans-fil à la patte

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Fétiche des cadres américains, ce nouvel outil mariant téléphone, agenda et e-mails, se révèle parfois un instrument d'asservissement.
publié le 5 décembre 2005 à 4h49

New York de notre correspondant

Un cadre dans la finance avait oublié son Blackberry dans un taxi new-yorkais. Celui qui l'a retrouvé, Steve Rendall, savait à peine quel était cet objet noir, une sorte de téléphone portable boursouflé muni d'un clavier. «Je l'ai posé sur une table, il n'arrêtait pas de vibrer», raconte-t-il. Analyste à Fair, un centre de veille sur les médias américains, il a pu retrouver son propriétaire en contactant la dernière personne appelée. «Quand je l'ai eu au téléphone, c'était comme si je lui avais rendu la vie. Une heure plus tard, il était au bureau pour récupérer son bien.»

Comme ce cadre qui s'est senti démuni quelques minutes, ils sont des millions dans le monde, surtout aux Etats-Unis, à ne plus pouvoir se passer de consulter et de rédiger leurs courriers électroniques, essentiellement professionnels, sur cet ustensile. Certains en font un verbe : «I will blackberry you» («je vais vous "blackberriser"»). Leur appareil est devenu un crackberry, surnom répandu pour souligner les comportements addictifs auxquels il donne lieu. Ils s'en servent dans le taxi, à l'aéroport, mais aussi en réunion, au milieu d'un repas, ou même au lit avant de s'endormir et jusque dans la salle de bains pour ne pas froisser leurs conjoints. Outil libérateur pour les uns, instrument d'asservissement pour les autres, le Blackberry suscite un débat passionné chez ses utilisateurs. L'appareil est principalement utilisé pour le courrier électronique, mais sert aussi de tél