Dans six mois, on saura si, oui ou non, la première usine Airbus en Chine sortira de terre. Hier, l'avionneur a choisi de ne pas effrayer trop vite ses salariés et la classe politique française, en se contentant d'annoncer le lancement d'une étude de faisabilité de six mois qui doit conclure à l'opportunité de construire en Chine une usine d'assemblage de son best-seller, l'A320, son avion à un seul couloir. Hier, dans la foulée de la signature à Matignon d'un contrat record de 150 A320 concernant six compagnies chinoises (pour 8,3 milliards d'euros), Noël Forgeard, le coprésident d'EADS, la maison mère d'Airbus, a réuni les journalistes pour faire un peu de pédagogie. «Il ne faut pas penser que ce projet d'usine est la contrepartie d'une mégacommande, décidé sur un coin de table», a-t-il affirmé. A en croire l'ex-patron d'Airbus, les choses seraient plus subtiles (et aussi plus lourdes de conséquences) qu'un simple marchandage que l'on pourrait résumer ainsi : «Tu m'achètes mes avions et je t'installe une usine.»
Quelques minutes auparavant, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, avait précisé, depuis Matignon, ce que son pays était venu chercher en France en matière d'aéronautique. «La relation entre nos deux pays ne se limite plus à l'acquisition d'avions. Nous entrons dans une phase de coopération technologique et industrielle», a-t-il déclaré devant un Dominique de Villepin, tout sourire. Noël Forgeard a abondé : «EADS veut lier son destin avec celui de l'industrie chi