Circulez, il n'y a rien d'autre à voir. Hier matin à Matignon, il n'y en avait que pour les 150 Airbus commandés par Pékin (lire ci-dessous). La diplomatie du business règne en maître: pas question de discuter des sujets qui fâchent avec le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, en visite en France pour trois jours. Pas un mot, par exemple, n'a été prononcé sur le grave conflit qui continue à opposer la France, l'Union européenne et la Chine sur le dossier ultrasensible de l'industrie textile depuis la fin de l'accord multifibre qui a levé tous les quotas d'exportation, le 1er janvier dernier.
«Indifférence». «C'est toujours la même salade : le textile est la monnaie d'échange de l'Europe en Chine. Des milliers d'emplois sont supprimés dans l'indifférence générale en échange de gros contrats du genre Airbus ou centrales nucléaires», tempête Christian Larose, membre du Conseil économique et social et ancien patron de la CGT textile, de retour de la région de Shanghai.
Les derniers chiffres semblent lui donner raison : les exportations de chemises et de pulls chinois vers l'Europe ont augmenté en moyenne de 44,2 % depuis le début de l'année. Avec des conséquences sociales redoutables : «En France, le secteur perd 2 000 emplois par mois. Il ne reste plus que 160 000 salariés du textile dans notre pays : en dix ans, nous avons perdu 50 % des emplois et des usines», constate Christian Larose, persuadé que «les carottes sont cuites» pour l'UE.
Ces derniers jours, Guillaume Sarkozy, le