Le Verdon-sur-Mer (Gironde), envoyée spéciale.
Il apparaît soudain, après deux heures de route au milieu des vignes, des pins et des marais médocains. Un bassin de 15 hectares en eau profonde, 800 anneaux, un port flambant neuf semblant surgir au milieu de nulle part. Voilà un an et demi que Port-Médoc a ouvert à l'embouchure de la Gironde, tout au bout de la pointe de Grave, en face de Royan (Charente-Maritime) et à une centaine de kilomètres au nord de Bordeaux (Gironde). Et, malgré deux étés d'activité, il paraît encore endormi.
La création d'un port de plaisance n'est pas monnaie courante. Celle de Port-Médoc, dans une zone reculée et sinistrée, demeure un projet audacieux, porté à bout de bras par la communauté de communes. «En 1988, la fermeture du terminal pétrolier a été un choc financier pour la pointe, explique Alain Martinet, le maire (sans étiquette) du Verdon. Nous avons perdu un tiers de nos ressources et plus de 20 % de notre population.» Pour relancer l'économie locale, les élus des onze communes ont donc signé en 2001 le contrat de construction et d'exploitation d'un port avec la société Guintoli Marine, concessionnaire pour quarante ans. Celle-ci a financé 85 % des 32 millions d'euros, les 15 % restant étant à la charge des conseils général et régional, de l'Union européenne et des communes.
Faiblesses. Port-Médoc, premier port créé en France depuis une quinzaine d'années, a donc accueilli ses premiers bateaux début juillet 2004. Une naissance a priori judicie