C'était une idée des syndicats qui devait améliorer la santé financière de l'assurance chômage. Et devait permettre au passage de rappeler aux entreprises que le travail précaire n'est pas fait pour être utilisé à durée indéterminée. L'idée de Force ouvrière (FO) avait été relayée par les négociateurs salariés : moduler les cotisations chômage des entreprises en fonction du recours au travail précaire. Au quatrième trimestre 2004, les entrées en indemnisation chômage pour fin de CDD représentent plus de 50 % des entrées totales. L'intérim représente, lui, plus de 12 % de ces demandes d'indemnisation. Or, pour les syndicats, le coût d'un chômeur indemnisé à la fin d'un contrat précaire est plus de deux fois plus élevé que pour un CDI. D'où l'idée de surtaxer le travail précaire. Le front syndical uni a avancé cette revendication dès le début des négociations. Un moyen, selon eux, de résorber le déficit de 14 milliards d'euros de l'Unedic.
Mais la quatrième séance de négociations qui doit s'ouvrir cet après-midi ne devrait pas aboutir à un accord. Le patronat, et notamment l'industrie, grand consommateur de contrats précaires, a rejeté d'emblée cette option. Pourtant mise en place ailleurs en Europe, comme en Espagne depuis 2004.
Bond. Entre 1995 et 2003, selon les chiffres avancés par FO, le nombre de CDD est passé de 1,039 million en 1995 à 1,765 million en 2003. Un bond de 69 %. L'emploi précaire représente, toujours selon les chiffres du syndicat, près de 39 % des créations