Des grésillements, puis plus rien. Une voix reprend : «Vous avez cru à une panne ? C'est pire que ça...» Depuis le 29 novembre, ce spot audio alarmiste est diffusé sur Internet par le collectif Webradios France (1). Prédisant rien moins que la mort des webradios libres, le collectif s'inquiète d'un amendement du projet de loi «Droits d'auteur et droits voisins dans la société de l'information» (lire ci contre) qui doit être étudié le 20 décembre. Né il y a seulement deux semaines, et regroupant déjà 45 radios du Net, Webradios France redoute de se voir imposer le cryptage des émissions par DRM (Digital Rights Management), un système de gestion des droits numériques présenté comme le seul moyen d'éviter la copie illicite des programmes diffusés sur le Net.
Parades. Le problème est né avec l'apparition, il y a quelques mois, de logiciels tels que Station Ripper, qui enregistrent une webradio comme un bon vieux magnétophone. Mieux, ils trient les morceaux de musique pour en faciliter ensuite l'usage avec un lecteur MP3. «On a trouvé des parades,ce qui est quand même une preuve de bonne volonté», proteste Emmanuel Chanteloup, fondateur de la webradio associative Bide et Musique, qui diffuse depuis cinq ans des chansons populaires. Avec un travail considérable réalisé par une dizaine de passionnés, la radio a aujourd'hui près de 4 000 auditeurs quotidiens. «On est en règle avec la Sacem, en versant un forfait mensuel de 130 euros, malgré notre budget ridicule.»
Avec un statut mal d