Menu
Libération
Interview

«Peut-on aider les pays sans délégués à l'OMC ?»

Article réservé aux abonnés
publié le 8 décembre 2005 à 4h51

«C'est toute la difficulté. Comment des pays, qui parfois n'ont qu'une poignée d'experts en commerce international, peuvent-ils comprendre les enjeux de ce qu'ils signent ? C'est pour cela qu'on a été créé en 1998 par le gouvernement suisse, afin d'aider les pays les moins favorisés à tirer profit du système commercial multilatéral. On est la seule agence à abriter une "unité" pour les membres non résidents de l'OMC, ceux qui n'ont pas les moyens d'avoir un représentant à plein temps à Genève. Il y en a plus de 20 aujourd'hui. Parmi eux, des pays insulaires des Caraïbes ou du Pacifique (République dominicaine, Fidji, Grenade, îles Salomon), mais surtout les pays très pauvres (Gambie, Tchad, Niger, Malawi, République centrafricaine, Sierra Leone, etc.). Ces derniers ont des ambassadeurs à Bruxelles, parce qu'ils pensent que c'est important pour eux d'être au plus près de la Commission européenne. Alors on tente de les aider par mail. On a mis à leur disposition à Genève, quand ils peuvent venir, une salle avec un ordinateur, un fax, des dossiers. On fait aussi des aides "personnalisées", au jour le jour, en leur envoyant des décryptages des textes, on met à jour des glossaires, on tente de rendre intelligible les enjeux qui peuvent se cacher derrière le jargon. Comme : "transfert des tarifs spécifiques aux tarifs ad valorem", en l'occurrence, la baisse des produits de base. Ou ce qui se cache derrière la bataille sur "les indications géographiques" ou "les normes sanitaires o